Поль Верлен — Paul Verlaine

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Paul Verlaine « Épigrammes »

Mon âge mûr qui me grommelle

À William Heinemann

Mon âge mûr qui ne grommelle
En somme qu’encore très peu
Aime le joli pêle-mêle
D’un ballet turc ou camaïeu
Ou tout autre, fol et sublime
Tour à tour comme en même temps
Surtout si vient la pantomime
S’ébattre en jeux concomitants,
Jeux de silence et de mystère
Que la musique rend déjà
Plus muets, et dont l’art va taire
Mieux le secret, qu’il ne lâcha
Qu’à l’oreille de Colombine
Ou de l’indolente Zulmé :
Pour l’amant, qu’il se turlupine
Donc à tort ! Puisqu’il est l’aimé !
La jalousie, — un sultan sombre
Et piteux sous l’or du caftan,
Scaramouche tout noir clans l’ombre,
Ou tel splendide capitan,
Se démène parmi les danses
D’épithalame et de joyeux
Pourchas légers entre les denses
Ronds de jupe essorés aux cieux,
Plaisirs des yeux, plaisirs de tête
Qu’un vif orchestre exalte encor,
Donnez au vieillissant poète
L’illusion dans le décor.