Поль Верлен — Paul Verlaine

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Paul Verlaine « Dédicaces »

À mon éditeur

I

Misère

Je veux dépeindre en ce sonnet
Toute mon indignation
Contre ce Vanier qu’on connaît,
Aussi la résignation

Qu’il me faut (avec l’onction
Nécessaire au temps où l’on est,
Temps gaspillé sous l’action
D’une jeunesse qui renaît).

Or ce Vanier dont la maison
Telle celle dite Pont-Neuf
N’est pas au coin du quai, raison

Insuffisante à mon courroux
Terrible, tel celui d’un boeuf,
Oui, ce Vanier n’a pas de sous

II

Richesse

A me mettre hélas dans la poche,
Mais demain comme il sera tendre
Il n’est tel que de bien attendre
Avec une tête de Boche,

Et la chose d’être un gavroche
Qui ne voudrait; plus rien entendre
Que d’être un gas plus ou moins tendre
Sans peur autant que sans reproche

Et je vais enfin, digne et riche,
Mieux qu’un militaire en Autriche,
M’épandre et me répandre encore

En un luxe sans fin ni bornes
Qui, boeuf littéral que décore
Sa force, te montre les cornes,

Misère qui voudrait me proposer des bornes.